LAZAR • Pilote de ligne

L'intérieur de la cabine semble se déformer au rythme des broborigme qui lui vrillent la tête. Lazar grogne pour repousser la douleur, faisant fuir le brun qui passait près de lui. Confus, il peine à remettre de l'ordre dans ses souvenirs. Un nouveau grondement de frustration fait doucement vibrer sa gorge alors qu'il lance un regard courroucé vers l'endroit ou l'intrus avait disparus. Une fois seul, ses épaules se détendent alors qu'il fait rouler sa tête pour débloquer sa nuque rendue raide par la cryogénie. Son espace personnel maintenant restauré, il s'autorise à prendre une grande inspiration tremblante. Mal à l'aise, il serra les poings à plusieurs reprises, pour forcer son corps à se remettre en mouvement. Petit à petit il récupére son assurance. Il se laisse ensuite aller à penser à sa femme, qu'il espère en bonne santé, quelque part sur le vaisseau. Il se permet d'envoyer une prière muette à l'univers pour qu'il n'arrive rien à Cobie, puis enfile le lourd manteau des responsabilité qui est le sien alors que ces sourcils se froncent en cette mimique agressive qui en a déjà terrifié plus d'un. Gueule de bois ou pas, certaines choses n'attendent pas.

Dans sa cabine de pilotage, l'homme s'octroie un bref instant de distraction pour observer la photo de sa femme, sans laquelle il ne quitte jamais son domicile. Un doux sourire flotte sur ses lèvres alors qu'il songe à toutes les épreuves qu'ils ont traversés ensemble. De leurs jeux d'enfance, à leur premier baiser. Puis était venu le moment ou ils avaient tout deux oubliés de communiquer. Il appellait cette période les temps sombre. Ceux qui l'avaient poussés, en quête de l'affection dont il se sentait privé, dans les draps d'un autre homme. Il ne croyait toujours pas sa chance, sachant qu'elle avait finit par lui pardonner son écart. Bordel, elle avait même réussit à continuer à le soutenir dans sa toute première passion : l'histoire. Depuis ils communiquaient mieux, à leur manière. Celle qui leur était propre, compris uniquement d'eux, et il adorait ça. D'un geste distrait il fait tourner l'alliance à son doigt, alors que lui vint en tête tout les fabuleux souvenirs qui suivaient : leur mariage, le babysitting de leurs nombreux neveux et nièces, les rires, les regards complices, les marques d'affections qui n'appartiennent qu'à eux. Et aujourd'hui il allait la surprendre avec le voyage de leur vie.