PARKER

C'était une journée comme les autres. Du moins ... C'était ce qu'il s'était dit, en se réveillant, ce matin là. Il s'était levé, de bonne heure, comme tous les matins. Il avait négligemment enfilé sa veste favorite, celle qu'il portait quotidiennement. Ses cheveux, savamment ébouriffés, lui donnaient cet air spontané qu'il appréciait tant. Puis, il s'était hissé sur sa bicyclette et avait commencé à pédaler, longeant la route qui reliait le centre ville à l'hôtel Livingstone. Il avait perdu un pari avec ses amis. En conséquence, il lui fallait cueillir des fleurs dans le champ de coquelicots à l'aube, à l'heure des coyotes. Il n'avait pas particulièrement envie de le faire, mais il avait donné sa parole et il ne comptait pas passer pour un homme malhonnête.

En cours de route, Parker se laissa distraire par un écureuil ayant décidé d'obstruer son passage. Descendant de sa bicyclette, le brun tenta de l'apprivoiser. L'écureuil, de nature méfiante, décida cependant de s'enfuir. Au moment de remonter en selle, le brun constate que la chaine de son vélo avait déraillé. Le soleil se lève dangereusement. Ses reflets rougeâtres le baignent dans leurs rayons sanguinolents. Au loin, des lumières. Trainant sa bicyclette à ses côtés, le brun se dirige vers le refuge le plus proche, dans l'espoir de pouvoir réparer son vélo et rentrer chez lui. Il en a même oublié ces fleurs qu'il avait pourtant promis de ramener à Cordelia. Ses pas le guident, presque instinctivement, vers le Lockhart Memorial Hospital. En arrivant devant au niveau de l'entrée, les portes coulissantes s'écartent dans un froissement macabre. Parker s'infiltre dans l'hôpital, accompagnant ses pas silencieux d'un « Y'a quelqu'un ? » timidement énoncé.

L'enfance de Parker n'est pas à plaindre. Élevé dans un foyer resplendissant d'amour et d'affection, le garçon a pu s'épanouir à travers la dévotion que lui vouait sa magnifique mère. Discipliné, sage et serviable, lorsque le garçon est venu en âge d'aider sa génitrice au logis, il ne s'est pas fait prier pour lui proposer son aide. De la cuisine à la vaisselle, en passant par le bricolage, la plomberie et le ménage, le brun s'est toujours assuré de répondre aux moindres besoins de sa génitrice, qu'il estime plus que tout. S'il venait à lui arriver quoi que ce soit, il ne pourrait jamais se le pardonner. Elle lui a donné la vie, un cadeau pour lequel il ne pourra jamais lui être suffisamment reconnaissant.

Parker a été un enfant particulièrement populaire. Son entourage n'a jamais tari d'éloges à son sujet, ayant toujours été impressionné par sa précocité, ses bonnes manières et son attitude positive à toute épreuve. Bien intégré au sein de sa communauté, c'est une vie sans vagues ni scandales que le brun a pu mener, jusqu'aujourd'hui. Silent Hills, c'est son foyer, et il ne s'en séparerait pour rien au monde.